La fintech nigériane Flutterware et la fondation Stellar signent un nouveau partenariat pour promouvoir le transfert de fonds de l’Europe vers l’Afrique. En effet, compte tenu de la faible bancarisation de la population africaine, c’est un marché assez promoteur. Cette ouverture de deux nouvelles passerelles de paiement sur la plateforme Stellar permettra ainsi de structurer une infrastructure de paiements numériques plus inclusive entre ces deux continents. Nous vous décortiquons les détails dans cet article.
Une cryptomonnaie comme monnaie d’échange
En s’associant avec Flutterwave, Stellar étend ainsi sa mission de « créer un accès équitable au système financier mondial » vers d’autres pays africains. En effet, cela fait déjà un an que la société américaine essaie de se frayer un chemin dans le berceau du monde. Elle avait notamment conclu des partenariats avec ClickPesa pour la Tanzanie, le Kenya et le Rwanda, mais également avec Moneygram qui couvre presque la totalité des pays Africain.
Outre ses acteurs de la finance traditionnelle, Stellar étend ainsi son réseau à travers ce nouveau contrat. En collaboration avec TEMPO, un agent de transfert d’argent basé à Paris, Flutterwave quant à lui, profite de cette expansion pour une infrastructure de paiement panafricaine efficiente et à la portée de tous. La monnaie utilisée sera alors l’USD Coin (USDC) dont Stellar avait annoncé en février 2021 l’intégration à son réseau ainsi que la fameuse cryptomonnaie Stellar.
L’Afrique, un continent en plein essor financier
Depuis quelques décennies, le continent africain semble être à la traîne en ce qui concerne les canaux financiers. La plupart de la population n’a, d’ailleurs pas encore de compte bancaire.
La finance africaine en pleine mutation
Cependant, avec l’émergence, des talents sur le continent, de plus en plus de jeunes travaillent sur le marché de l’internet, nécessitant ainsi un accès plus libre aux réseaux financiers du monde. Outre cela, le développement des entreprises africaines et des jeunes entrepreneurs sur le continent est en plein essor. Par ailleurs, le marché est encore vaste et la concurrence assez peu nombreuse. L’Afrique représente ainsi, à la fois, une opportunité très rentable pour les investisseurs financiers, mais également une ressource non-négligeable en matière de mains d’œuvres manuels ou intellectuels.
Malheureusement, il est « plus coûteux d’envoyer de l’argent en Afrique subsaharienne que dans toute autre région du monde » souligne si bien Olugbenga Agboola, le PDG de Flutterwave. Le but de ce partenariat avec Tempo Payments et Stellar serait donc de fournir une structure sécurisée et plus facile d’accès. « Nos nouveaux couloirs de paiement sur Stellar nous permettront de poursuivre l’expansion du réseau Flutterwave afin d’apporter des services de transfert d’argent rentables et indispensables aux chefs d’entreprise africains. » maintient-il.
Notons que, outre les structures bancaires traditionnelles, les portefeuilles électroniques comme Paypal ou e-wallet sont d’autant moins connus que peu utilisés par les Africains. A Madagascar par exemple, le peu de personnes qui ont réussi à ouvrir un compte Paypal peut uniquement utiliser leur compte pour acheter des produits en ligne ou payer des services et non recevoir de l’argent via cette plateforme. Or ce pays, avec le Nigéria, le Côte d’Ivoire, le Sénégal et bien d’autres, est un des principaux acteurs de l’outsourcing et du freelancing dans le monde entier.
Des entreprises à la conquête du marché financier africain
Tempo Payments, bien que peu mentionné dans cette coopération est le troisième pilier de ce triangle collaboratif. Cet établissement de paiement est le principal partenaire de Stellar sur le continent européen. Suren Ayriyan, PDG de Tempo, annonce d’ailleurs que « nous sommes ravis de nous associer à Flutterwave pour étendre notre écosystème de services à l’Afrique en utilisant les rails Stellar. Les clients de toute l’Europe pourront envoyer des fonds plus rapidement et à moindre coût pour soutenir leurs familles et faire des affaires en Afrique, en débarquant les fonds directement sur leur compte bancaire local. Nous espérons continuer à travailler avec les ancres Stellar pour augmenter de manière exponentielle nos couloirs de devises et nos offres, en fournissant des transferts d’argent mondiaux bon marché, sécurisés et rapides à tous les clients TEMPO, existants et nouveaux. »
Il faut le dire, ce partenariat stratégique contribue grandement à la conquête du marché africain par Stellar. Ce triangle financier ne pourra que profiter aux entreprises partenaires, certes, mais avec ces rails de paiement en place, Stellar continue de s’imposer comme une alternative numérique mature et viable aux méthodes traditionnellement longues et coûteuses d’envoi de fonds.
FLutterwave, quant à elle, est une start-up d’envergure internationale s’afférant dans le domaine de la technologie des paiements. Sa principale activité se centre surtout sur les entreprises qui veulent s’implanter en Afrique ou d’autres marchés émergents. Sa plateforme facilite, par ailleurs, les transactions transfrontalières grâce à une seule API. L’entreprise aurait traité plus de 140 millions de transactions et couvre 290 000 entreprises du monde entier. On citera par exemple Uber, FLywire, Facebook, Booking.com, etc. Traitant plus de 150 devises et proposant de multiples modes de paiement comme des transferts et des cartes bancaires, des portefeuilles mobiles ou encore un troc via sa plateforme, FLuterwave peut œuvrer dans plus de 33 pays africains. Les produits Flutterwave tels que Rave, Barter et Moneywave sont des plateformes de paiement en ligne modernes et efficients.
Mais Stellar, Kesako exactement ?
Fondé en 2014, Stellar est d’abord un réseau décentralisé qui se veut être évolutif et rapide. Ce protocole de paiement open source est à la fois un système de transactions interdevises et une plateforme d’émission d’actifs numériques. Pour être plus clair, sans le jargon financier, il permet de transférer et de stocker de l’argent à l’échelle mondiale. Le réseau compterait plus de 5 millions de comptes actuellement.
À son lancement, Jed McCaleb et l’avocat Joyce Kim, fondateurs de Stellar, voulaient se mettre comme objectif de favoriser l’inclusion financière de tout un chacun. Ils ciblaient alors surtout les personnes n’ayant pas accès aux services traditionnels des banques, et ce, peu importe la valeur de leur portefeuille. Mais petit à petit, la priorité de la start-up s’est ajustée au marché financier et il vise actuellement à une inter connectivité des différentes sociétés financières grâce à la technologie blockchain dans le but de faciliter les transferts internationaux ainsi que les micro-paiements entre particuliers.
Le lumen XLM
Le lumen (XLM), principal jeton natif de Stellar, permet à un utilisateur Lambda d’envoyer de l’argent de n’importe quelle devise vers une autre personne qui peut avoir une devise différente. Que ce soit en monnaie fiduciaires ou en cryptomonnaie, la transaction est simplifiée et l’échange d’actifs transfrontalier est donc moins onéreux.
À ses débuts en fin juillet 2014, le cours du Stellar XLM était de 0,003 euros. En seulement 5 jours, sa valeur atteindra 0,006 euros. Le Stellar changea de nom en Lumen en 2015 et connu une ascension fulgurante 3 ans plus tard. Ainsi, le 3 janvier 2018, le cours du XLM affleurait les 0,92 euros. Malheureusement, la cryptomonnaie chuta de 45 % peu après pour rester dans une stabilité avoisinant les 0,3 euros malgré la crise engendrée par le Covid 19.
Où trouver du Stellar ?
50 milliards de tokens XLM sont disponibles sur le marché international. Beaucoup de plateformes d’échange proposent d’ailleurs le trading de Stellar. On peut citer par exemple Binance, Mandala Exchage, FTX et bien d’autres encore.
Étant un crypto-devise, le Stellar n’est régie par aucune institution financière. Son cours obéit donc totalement à a loi de l’offre et de la demande.
La Stellar Development Foundation
La Stellar Development Foundation (SDF), que nous avons évoquée un peu plus haut comme acteur de ce partenariat, est une organisation à but non-lucratif qui soutient le développement et la croissance de Stellar. Fondée peu après le lancement de ce réseau financier mondial, la fondation sert à la fois de maintien à la base de code du réseau, mais également de passerelles entre les institutions, les régulateurs du marché et la communauté technique et commerciale sur le réseau.
En ce sens, Stellar subventionne des projets à travers cette Fondation. Mais contrairement aux fonds communautaires des autres blockchains, la SDF permet à ses utilisateurs de voter pour les entreprises qui bénéficieront de cette aide. Jed McCaleb a soutenu que le but de la fondation est de « débloquer le potentiel économique mondial en rendant l’argent plus fluide, les marchés plus ouverts et les gens plus indépendants ».
Pourquoi s’intéresser au Stellar ?
Il faut dire que pour la plupart des gens, les frais de transactions restent un frein pour transférer de l’argent. Et ce, que ce soit vers l’Afrique ou d’autres Pays. Qu’il s’agisse de monnaie fiat comme les devises traditionnelles Dollars, Euros ou plus modernes comme Paypal, les coûts des frais internationaux représentent une barrière non-négligeable. De plus, les frais des blockchains populaires comme le Bitcoin ou l’Ethereum explosent très souvent.
Le Stellar, quant à lui, propose un frais de transaction à uniquement 0.00001 XLM par transaction. Et si on se réfère à son cours actuel, cela ne constitue que quelques centimes.
D’ailleurs, son partenariat avec IBM pour le projet de WordWire a permis de mettre au point une infrastructure où les plus grandes institutions financières se servent d’actifs comme les stablecoins pour leurs transactions.
